C’est un sujet qui nous concerne tous : quand la santé va, tout va. Mais quand les professionnels de santé se font rares, que les délais d’attente s’allongent et que les structures manquent, c’est l’équilibre même d’une population qui est mis à l’épreuve.
Le 3 décembre 2024, la Ferme du Pont de Sains à Féron a accueilli un débat public pour répondre à ces questions. Organisé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France, en collaboration avec les communautés de communes Cœur et Sud Avesnois et le Conseil Territorial de Santé du Hainaut, cet événement porte une ambition : poser les bases d’un futur contrat local de santé.
Une initiative portée par des acteurs engagés
Un an et demi après l’inauguration de la nouvelle fromagerie de maroilles bio de l’ESAT de la Ferme du Pont de Sains, l’ARS revient donc sur les lieux. M. Olivier Rovere, qui représentait l’ARS lors de l’inauguration en juin 2023, a joué un rôle clé en coordonnant l’organisation de cet événement.
Dans son bref mot d’accueil, Bernard Collin, président de l’Association Traits d’Union, a exprimé la fierté de l’Association d’accueillir un débat public aussi significatif pour le territoire.
Le débat a été mené par Hugo Gilardi, directeur général de l’ARS Hauts-de-France, accompagné de Nicolas Dosen, président de la communauté de communes Cœur de l’Avesnois, Jean-Luc Perat, vice-président en charge de la santé de la communauté de communes Sud Avesnois, et Franck Hugot, président du Conseil Territorial de Santé du Hainaut. Ces figures engagées ont souligné l’urgence d’unir les forces locales pour résoudre les problématiques liées à l’accès aux soins.
Aline Queveru, directrice de la délégation départementale du Nord de l’ARS, a rappelé les défis auxquels fait face le territoire.
Un état des lieux préoccupant
Dans son introduction, Mme Aline Queveru, directrice de la délégation départementale du Nord de l’ARS, a rappelé les défis auxquels fait face le territoire : une densité médicale inférieure de 20 points à la moyenne nationale et un vieillissement important des professionnels de santé, dont 59 % ont plus de 55 ans. Elle a toutefois salué le dynamisme local, soulignant que 100 % du territoire est couvert par des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS), un fait rare en France.
Elle a également mis en avant les investissements engagés en 2024, notamment 20 millions d’euros pour le Centre Hospitalier de Fourmies et des projets pour étendre les infrastructures médico-sociales locales.
Une synthèse des échanges riche et concrète
Les débats ont été particulièrement riches. Des associations, des patients, des professionnels de santé, des représentants de l’Éducation nationale et des organisations médico-sociales comme l’Association Traits d’Union ont eu l’occasion de partager leurs expériences et leurs idées sur les enjeux locaux.
Hugo Gilardi a résumé les axes prioritaires dégagés au cours des discussions :
- Former et attirer de nouveaux médecins : Encourager les vocations locales grâce à des initiatives comme les « cordées de la réussite », tout en facilitant l’installation des médecins étrangers en leur offrant un accompagnement adapté.
- Renforcer l’accompagnement médico-social des enfants : Développer des solutions pour le diagnostic et l’accompagnement précoces, en s’assurant que les moyens alloués répondent vraiment aux besoins.
- Faciliter l’accès aux soins pour tous : Améliorer la mobilité des usagers vers les structures de santé et explorer des solutions innovantes pour des problématiques spécifiques, comme la santé mentale et l’addictologie.
- Soutenir les infrastructures locales : Investir dans des équipements essentiels, comme la radiologie dans les hôpitaux, tout en s’assurant qu’il y a suffisamment de professionnels pour les exploiter efficacement.
- Préparer un plan d’action commun : Formaliser les idées discutées dans un document partagé, avec un suivi régulier pour garantir des résultats concrets.
Ces pistes de réflexion constitueront une base concrète pour élaborer le contrat local de santé, en impliquant tous les partenaires concernés.
Enfin, il a vivement remercié l’ESAT de la Ferme du Pont de Sains, “dont l’accueil chaleureux et l’organisation impeccable ont contribué à la réussite de cet événement”.
Hugo Gilardi, Directeur Général de l’ARS des Hauts de France, a synthétisé les sujets abordés.
Une coopération indispensable entre acteurs sanitaires et médico-sociaux
Parmi les nombreuses interventions, l’Association Traits d’Union, représentée par Bernard Collin (président), Françoise Mamé (vice-présidente), Brice Amand (directeur général) et Mélanie Delattre (directrice générale adjointe), a mis en lumière les coûts humains et financiers cachés d’un système de santé insuffisant. Les insuffisances de diagnostics et le manque de spécialistes sur le territoire entraînent des souffrances non seulement pour les populations vulnérables, mais aussi, par ricochet, pour les professionnels accompagnants.
L’Association a rappelé que ces lacunes fragilisent le tissu local, engendrant une pression accrue sur les professionnels sanitaires, travailleurs sociaux, les familles et proches aidants. Résoudre ces tensions profiterait à toutes les parties : institutions publiques, collectivités locales et acteurs privés. Cette coopération apparaît indispensable pour un territoire plus équilibré… et en meilleure santé.
Un débat convivial et citoyen, qui fait écho aux valeurs de l’Association Traits d’Union
L’événement s’est conclu par la signature d’une charte partenariale entre l’ARS et les deux communautés de communes, scellant un engagement mutuel pour le développement du contrat local de santé. Notre Association a ajouté une touche de convivialité en offrant une dégustation de Maroilles bio et de flamiches, productions emblématiques du terroir par la Ferme du Pont de Sains.
Cet événement s’inscrit pleinement dans le cadre du troisième axe stratégique du projet associatif de l’Association Traits d’Union : « Promouvoir l’engagement local et la sensibilisation citoyenne », une responsabilité sociétale que l’Association porte avec conviction. En accueillant ce débat public, elle a une nouvelle fois affirmé son rôle structurant sur le territoire et son ambition de construire, avec tous les acteurs, un avenir plus juste et solidaire.